Si le sort économique, politique, social et culturel des femmes nigérianes s’est amélioré jusqu’au niveau actuel de leurs homologues masculins, le Nigéria sera radicalement meilleur qu’il ne l’est dans tous les indices de développement.
C’est aujourd’hui la Journée internationale de la femme.
On s’attend donc à ce que tous les canaux de communication soient débordés de matériel célébrant les femmes.
Une grande partie de ces éloges et actions de grâces pour les femmes se produira au Nigéria alors même que le pays continue d’être dominé par la culture du patriarcat, du chauvinisme et de la misogynie qui continue de tirer vers le bas la majorité de ses femmes sur le plan socio-économique.
Limitant les femmes
Le problème, c’est qu’en limitant les femmes, la société nigériane s’empêche en fait de tenir la promesse de son plein potentiel dans tous les aspects du développement socio-économique; de l’éducation à l’emploi rémunéré ainsi qu’à travers la participation politique et culturelle.
Ainsi, plutôt que de se joindre au chœur de platitudes largement vides adressées aux femmes nigérianes, cette journée spéciale est mieux consacrée à analyser les faits qui plaident de manière si flagrante en faveur de l’autonomisation des femmes.
Économie simple
Selon les estimations de 2013 du Bureau national des statistiques, les femmes représentent 49,53% de la population totale du Nigéria, ce qui porte leur nombre total à un peu moins de 87 millions. 70 pour cent des femmes vivent sous le seuil de pauvreté, soit environ 61 millions de personnes, soit près de 70 pour cent du nombre total de Nigérians en dessous du seuil de pauvreté.
À présent, si le nombre de femmes absolument pauvres tombait au niveau de leurs homologues masculins, le niveau de pauvreté du Nigéria chuterait de plus de 10 pour cent; une réalisation historique pour le pays.
Sortir les femmes de la pauvreté
Sortir les femmes de la pauvreté à une si grande échelle nécessitera une augmentation de l’emploi féminin, 28,5% des femmes actives étant actuellement soit au chômage soit sous-employées, contre 20,2% chez leurs homologues masculins. Il faudra également renforcer l’éducation des femmes.
Éducation de base
Le système éducatif du Nigéria est en crise avec des ressources infrastructurelles et des taux de scolarisation inférieurs aux normes internationalement acceptables. Une augmentation des résultats scolaires des femmes est le moyen le plus rapide de sortir le pays du panier des déplorables dans le secteur de l’éducation.
Par exemple, 47,9 pour cent seulement des filles sont actuellement inscrites dans les écoles primaires contre 60 pour cent chez les garçons. Cela montre que, dès le départ, les femmes ne sont pas préparées à contribuer à l’économie de manière significative et concertée.
Une grande partie de leurs contributions a été accidentelle, car les femmes au foyer et les mères recherchent désespérément des moyens de nourrir leur famille – en particulier leurs enfants. Les mesures auxquelles elles recourent n’offrent souvent pas de possibilités d’avancement, une circonstance déplorée par le Programme d’action de Beijing – la principale directive internationale pour l’amélioration de la condition de la femme.
Par conséquent, tout ce qu’ils ajoutent au PIB dans cette lutte désespérée pour survivre pourrait en fait augmenter s’il y avait des actions délibérées pour en faire le cas.
Santé
Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), «la santé est un état de complet bien-être physique, mental et social et pas seulement l’absence de maladie ou d’infirmité». Les statistiques ont prouvé à maintes reprises que, en moyenne, les femmes vivent plus longtemps que les hommes au Nigeria.
Les chiffres de l’espérance de vie sont estimés à 56 ans pour les femmes et à 53 ans pour les hommes, mais la définition de la santé de l’OMS indique le régime de soins de santé général et par défaut dont disposent les femmes nigérianes.
L’assujettissement des femmes de différentes manières, les possibilités d’apprentissage qui ne leur sont pas offertes, l’abdication de leur part des responsabilités familiales par les hommes sont tous capables de créer un statu quo qui extrait sans réfléchir les arguments en faveur de la santé mentale de la définition de l’OMS. Et qui peut être mentalement complet dans ce genre d’environnement!
C’est trois ans de plus de torture que l’homme. Ces arguments qui suggèrent que les femmes ne bénéficient pas d’une santé adéquate au Nigéria peuvent être étayés par le fait qu’elles sont le genre le plus vulnérable face au VIH / SIDA. Leurs choix sont limités ou leur sont enlevés par le système patriarcal peut-être par défaut ou délibéré dans lequel le Nigéria opère.
Dans le contexte de cet essai, féminiser le Nigéria impliquera un démantèlement conscient des blocs; non pas celles qui élèvent l’homme, mais celles qui limitent la femme et nominalisent ses contributions à la société. Il ne s’agit pas d’une œuvre de charité envers les femmes, mais d’un coup de maître proactif visant à améliorer les résultats du développement du Nigéria dans l’intérêt de tous.
L’origine de la célébration de la Journée internationale de la femme est occidentale et purement liée au travail; et le mouvement a, depuis sa création, réussi à éliminer les entraves qui limitent la croissance des femmes sur le lieu de travail.
Les relations commerciales, sociales et sécuritaires entre les nations ont largement familiarisé le monde, faisant de la libération complète des femmes un thème retentissant à travers le monde.
Mais ceux qui se contentent de le dire ou de le commémorer sans établir de précédents progressistes ne se font aucune faveur. Donc, voici un autre jour pour remplir l’air de platitudes vides et condescendantes, ou pour revoir notre tableau de bord du développement et prendre le chemin que les nations avant nous ont emprunté avec grand succès.